Sirius et les Dogons

Publié le par sounds


 


Les Mystères Dogon

 

Sur le plateau desséché de Bandiagara, au Mali, vivent les Dogons, un peuple qui aurait pu être comme tant d'autres s'il n'avait pas possédé de bien étranges notions d'astronomie.

Venus d'on ne sait où, les Dogons sont apparus vers le XIVème siècle sur le plateau qu'ils occupent encore de nos jours.
A partir de 1931, un anthropologue français, Marcel Griaule, bientôt secondé par l'ethnologue Germaine Dieterlen, s'emploie à explorer leur culture.

Les compagnons de Sirius
 

Les deux Français sont vite émerveillés par la richesse de la cosmogonie Dogon, dont on retrouve les éléments principaux chez trois autres tribus de la région, les Bambaras, les Bozos et les Miniankas.
Pour les Dogons, les étoiles furent créées par le dieu Amma qui lança des boulettes de terre dans le cosmos.
Puis le même dieu façonna la Terre à partir d'un bloc d'argile et créa le Soleil et la Lune en fabriquant deux poteries blanches.
Il s'unit charnellement avec la Terre et eut d'elle le Nommo, à la fois mâle et femelle, procréateur de huit enfants dont descendrait chacune des huit tribus dogons.

Tous les cinquante ans, les Dogons organisent une grande fête, appelée Sigui, destinée à régénérer le monde.
Pour cette fête, ils confectionnent des masques qu'ils gardent ensuite.
Ces masques constituent des sortes d'archives de leur peuple.
En 1946, les ethnologues Griaule et Dieterlen sont initiés par un prêtre, qui leur découvre peu à peu la totalité de la vision Dogon de l'univers.
Ils découvrent à cette occasion de bien étranges mystères.
Le plus curieux est celui relatif à la fête de Sigui.
La périodicité de celle-ci est déterminée par les rotations supposées d'une étoile très lourde, invisible des hommes et extrêmement massive, qui est censée graviter en cinquante années autour de Sirius, lui-même l'astre le plus brillant de tout le firmament.
Les Dogons appellent Po Tolo cette étoile invisible.
Or, l'existence d'un compagnon de Sirius, invisible de la Terre et appelé depuis sa découverte Sirius B, a été confirmée en 1862 seulement par l'Américain Alvan Clarke, à partir de calculs effectués en 1844 par l'astronome allemand Bessel.
Et Sirius B tourne autour de Sirius suivant une orbite d'environ 51 ans.
On sait aujourd'hui que cette étoile est petite mais extraordinairement massive - comme le veut la cosmogonie Dogon : une " naine blanche "

Mais la cosmogonie Dogon suppose aussi l'existence d'une troisième étoile nommée Enuna Ya, beaucoup plus légère que Po Tolo et tournant dans le même sens quelle, sur une orbite plus grande.
Une planète graviterait autour de cette troisième étoile : c'est de celle-ci que serait venu Nommo, le grand ancêtre.
Or, il se trouve aujourd'hui un certain nombre d'astronomes pour penser qu'effectivement il pourrait exister un deuxième compagnon.
Sirius, baptisé hypothétiquement Sirius C...
 

 
undefined



Expliquer l'inexplicable

Les deux ethnologues français se bornent à décrire les mythes Dogons sans aborde problème épineux de leur origine.
L'Américain Robert Temple, membre de la Royal Astronomical Society anglaise, n'a pas de tels scrupules.
Dans un livre publié en 1976 et intitulé The Siritis Mystery, il explique que des extraterrestres sont venus de Sirius - ou de la supposée planète gravitant autour d'Emma Ya - et qu'ils ont apporté aux ancêtres des habitants de la falaise de Bandiagara leurs connaissances sur l'univers.
Les mythes Dogons actuels conservent d'ailleurs le souvenir d'une « arche » venue du ciel...
Explication irrecevable, mais qui n'est malheureusement relayée par aucune autre hypothèse rationnelle.

Certains occidentaux avancent que les Dogons ont élaboré leur système cosmique (qui inclut également des connaissances précises sur la galaxie, Jupiter, Saturne et la Lune) au contact de la civilisation européenne, par le biais de la colonisation française : thèse de nouveau indéfendable, étant donné l'ancienneté certaine des mythes relatés.
Plus subtilement. le Canadien Michael Ovenden avance, dans les années 1970, l'hypothèse d'un autre contact, cette fois au XVIIème siècle, avec l'université musulmane de Tombouctou, dépositaire du savoir des anciens Grecs, Égyptiens et Sumériens.

Mais cette piste même ne fait que reculer la difficulté : elle suppose en effet que les savants de l'Antiquité bénéficiaient de connaissances stupéfiantes en matière d'astronomie.
Si jamais l'existence de Sirius C est prouvée un jour, le problème de l'origine de ces connaissances n'en sera que plus déroutant encore.



 undefined


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article